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Famille
Arom

David et Liba AROM ont quitté l’Allemagne pour la Belgique après la Nuit de Cristal en 1938 avec leurs deux fils Simha et Elie, qui prennent les prénoms de Fred et Edouard. 

Freddy AROM est né à Düsseldorf en 1930, il est le plus jeune des deux fils de David et Liba.

 

 

 

 

 

 

En mai 1940, fuyant l’avancée Allemande ils quittent Anvers et essaient de rejoindre Dunkerque mais ils sont arrêtés et internés au camp de Brens dans le Tarn, d’où ils sont transférés au camp de Rivesaltes le 28 Février 1941.

David se propose comme cuisinier avec l’idée de nourrir sa famille. Le 11 juin 1941, à  l’occasion d’une visite à l’hôpital à Elie, où il était soigné pour une infection pulmonaire, la famille s’échappe, prend le train pour Perpignan et séjourne à Montauban, puis à Saint-Aignan près de Castelsarrasin.

 

 

 

 

 

 

 

 

Fred AROM dit qu’il doit sa vie à « une jeune fille juive viennoise qui vivait comme réfugiée à Saint-Aignan et parlait un français parfait ». Elle avait surpris une conversation et ainsi appris que les policiers avaient l’intention d’arrêter les parents de Fred.

A la demande des parents AROM la jeune fille, emmena Fred et il rejoignit son frère qui séjournait dans une colonie des Eclaireurs Israélites de France à Moissac.

David et Liba partent à Lyon où ils habitent successivement Montée de la Grande Côte puis rue Tête d'Or chez Mme PERRET. 

Le 13 février 1942 David remplit la déclaration que les réfugiés juifs entrés en France après janvier 1936 doivent souscrire. Le mois qui suivit, David et Liba furent arrêtés et assignés à résidence en Savoie à Aiguebelette-le-Lac, sur ordre du Préfet. 

Le couple occupait avec d’autres familles assignées la maison des tilleuls, une petite maison louée par Monsieur RANDON, un industriel stéphanois. Cette petite maison, située à l’écart du village, à 300 de l’église et de l’hôtel Beauséjour, est toujours aujourd’hui la propriété de la famille.  

Fred obtient la permission du responsable de la colonie de Moissac de rendre visite à ses parents au début de l’été 1942. Ses parents s’organisent même pour qu’il prolonge son séjour afin de fêter son anniversaire qui est en Août.

C’est ainsi que Fred se retrouve au mauvais endroit ce 26 août 1942, jour de la grande rafle organisée par l’Etat Français dans toute la zone libre. 

David et Liba sont arrêtés. Fred, âgé de 12 ans, indique dans un bon français qu’il ne réside pas ici mais à Moissac. Les gendarmes, qui ont pourtant une liste précise des personnes à arrêter, font du zèle et lui indiquent qu’il doit rester avec ses parents.

Montés les premiers dans l’autocar qui doit les transporter vers le camp G.T.E de Ruffieux puis celui de Vénissieux, les AROM prennent place au fond du bus.

Assis près de la porte arrière, à vérin automatique, à l’abris du regard du policier qui a pris place non loin, il écoute son père lui donner la consigne : « Rassembles tes affaires dans son sac, prends cet argent et ce papier, c’est l’adresse du camp de Moissac ». A l’arrêt qui suit son père le pousse en dehors de l’autocar, maintenant tu files et caches toi !. 

Simha s’échappe par la porte arrière de l’autocar qui devait le transporter au camp de Vénissieux. Il cours en direction du «noyau» ce hameau en lisère de forêt, au pied de la montagne de L'épine. Il vient de longer le mur du cimetière situé dans la pente à l’écart du village. Il s’installe derrière ce grand mûr et y restera toute la nuit.

Au matin il descend en direction de la gare d’Aiguebelette-le-lac, achète un billet et monte dans le train. Son objectif : rejoindre le camp de Moissac sans attirer le regard de personne. Il réussit à rejoindre seul, sans encombre, la colonie de Moissac.

Freddy raconte : «Moissac était la troisième école de ma vie. Düsseldorf en allemand, de 1936 à 1938 ; Anvers, une école juive où on parlait yiddish et flamand, de 1938 à 1940 ; pas d’école parce que j’étais au camp, entre 1940 et 1941 ; et j’avais onze ans lorsque je suis arrivé à Moissac».

Une fois la maison de Moissac dispersée Freddy se retrouve en octobre 1943 interne à Castres sous le nom de Fred Aubert. Il passe l’année scolaire et en juin 1944 il franchit les Pyrénées avec un groupe de jeunes pour tenter d’embarquer depuis l’Espagne vers la Palestine.

En octobre 1944 le groupe embarque pour Haïfa. 

Son frère Edouard est passé en Suisse avec l’OSE. C’est là qu’il reçoit une notification de l’arrivée de Freddy le 10 janvier 1945. 

Freddy grandit, Edouard le rejoint, ils apprennent la mort de leurs parents. En 1951 Freddy revient en France pour compléter ses études au Conservatoire National de Musique.

Il s’appelle désormais Simha AROM. Il fera une brillante carrière d’ethnomusicologue au CNRS.

Simha est revenu plusieurs fois à Aiguebelette, où il a noué des liens d’amitié avec la famille Perrier-Gustin. Il était présent le 5 Août 2020, à la Maison du lac, lors de la rencontre organisée par notre association, pour nous livrer son témoignage.

Freddy AROM
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